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Vincent CAZAUBON - Naturopathe

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Les fruits secs, une panacée ou un plaisir à pas abuser ?

Les fruits secs, une panacée ou un plaisir à pas abuser ?

Les fruits secs nous sont aujourd'hui présentés comme de super-aliments diététique et régime aux bienfaits et aux vertus magiques. Les fruits secs c'est riche en calorie, les fruits secs c'est bon pour la santé, musculation, grossesse, tout le monde y passe. Cependant, cette présentation aguicheuse cache une réalité pragmatique plus nuancée car la digestion des fruits secs n'est pas une mince affaire.

Un peu comme l'industrie peut vanter les mérites du chocolat pour en vendre alors que celui-ci est écologiquement désastreux, extrêmement addictif, et qu'il contient des poisons toxiques tels que la caféine, la théophylline, contenant encore des méthylxanthines.


En bref, on nous vante des bénéfices inouïs sans évoquer la moindre seconde les potentiels contre-coups pourtant prépondérants ! Bon, il ne faut pas paniquer, les fruits secs ne sont pas des meurtriers silencieux, mais il faut connaitre leur impact pour les consommer en conscience et non au mental car nous pensons qu'il s'agit de super-aliments

.

Les démonstrations tentant de nous prouver les bienfaits nutritionnels des superfruits secs du point de vue de leur densité énergétique se basent sur un comparatif de masse.

Regardons l'exemple du célèbre site "passeportsante.net" au sujet des raisins secs.
Voici un exemple illustrant bien la densité énergétique d’un aliment sous sa forme fraîche et séchée.


«Raisins frais (1 tasse) : 
Densité énergétique = 61 cal/97 g = 0,6
Raisins secs (1 tasse)
Densité énergétique = 460 cal/153 g = 3,0
»


Et remettons la comparaison calorique à une échelle équivalente au niveau de la masse, soit sur 100g. Le comparatif "1 tasse" étant totalement dénué de sens.


  • Raisins Frais = (61/97)*100 = 62,89 cal pour 100g de raisins frais
  • Raisins Secs = (460/153)*100 = 306,67 cal pour 100g de raisins secs


De là, nous pourrions penser "C'est génial, les fruits séchés sont 4,88 fois plus concentrés que les fruits frais !", et nous aurions raisons au niveau de la densité énergétique, c'est à dire de la quantité de calorie contenue dans 1g.


Maintenant, raisonnons simplement. Prenons un fruit frais, tel un raisin, et ôtons lui son eau, nous obtenons un raisin sec beaucoup plus léger qu'un raisin frais, contenant exactement le même nombre de calories, de nutriments, et de vitamines, qu'un raisin frais, en omettant les pertes et la dénaturation, même minime, due au séchage. Il nous faudra donc beaucoup plus de raisins secs pour obtenir le poids d'un raisin frais. A poids égal, les raisins secs sont plus nutritif...Oui mais c'est normal vu qu'il y en a plus !


Fruits secs = digestion lourde


Lors du processus de séchage, le glucose et le fructose contenus dans les fruits s'associent afin de former du saccharose. Et si ces deux éléments qui le précèdent ne sont pas spécialement sollicitant, déminéralisants ou acidifiants, le saccharose, quant à lui, l'est beaucoup plus. Alors préservez vos dents et favoriser une glycémie stable et n'abusez pas des fruits secs !


Mâchons nos raisins frais. Grâce à leur eau, les vitamines et minéraux sont rapidement assimilés sans que nous ayons besoin de gros processus digestif vu qu'il s'agît d'un fruit bien aqueux. Il reste peu de matière à décomposer dans l'intestin et nous n'aurons besoin que de très peu d'enzymes pour parfaire la digestion une fois l'estomac passé, nous ne risquons donc pas d'accumuler beaucoup de matière si notre capacité digestive est suffisante.

Mâchons alors nos raisins secs. Il nous faut bien les garder en bouche afin d'insaliver un maximum dans le but de faciliter la digestion et d'en tirer un maximum de nutrition. S'agissant d'aliments concentrés, condensés, il nous faudra plus d'énergie, de sucs digestifs, et d'enzymes, pour tirer la même nutrition, à quantité unitaire de raisin, que des raisins frais.
Imaginez que l'extracteur de jus est votre système digestif. Tout ce qui est liquide est ce que vous assimilez. Rajoutez un peu d'eau en passant vos fruits secs pour simuler votre salive sinon vous risquez d'être déçu...

Il en est de même pour tous les fruits secs, et plus l'indice glycémique du fruit frais sera haut, comme les bananes, les mangues, les figues, plus la charge glycémique lors de sa consommation augmentera en séchant, plus il nous faudra d'insuline, stimulant nos glandes surrénale, notre foie et notre pancréas au passage, pour assimiler la même quantité d'énergie, et moins la digestion du fruit sec en question sera complète, avec les pertes nutritives et d'énergie que tout cela engendre.

Sachant que notre civilisation souffre d'une faiblesse digestive, et même en omettant ce facteur, les fruits secs quitteront l'estomac sans avoir été complètement digérés. Ils commenceront à s'accumuler dans notre intestin ce qui déclenchera une fermentation nécessaire à leur décomposition. Les fermentation étant la résultante d'un développement de micro-organismes, certaines souches se sur-développent en conséquence, devenant pathogènes, à l'instar d'autres souches symbiotiques qui diminuent alors. Une faiblesse digestive est généralement la conséquence d'un stress du corps, le système nerveux sympathique inhibant en partie ou totalement les fonctions, entre-autre, digestives. L'épuisement nerveux est alors bien souvent à la base de troubles digestifs.

La symbiose du microbiote étant rompue, des déchets endogènes acidifiants dus aux souches sur-proliférantes sont produits et nous risquons fort de rentrer dans un cercle vicieux si nous ne sommes pas informés de l'impact de ces souches sur notre perception et nos envies, surtout en début de transition, surtout si nous en consommons régulièrement et dans des quantités importantes. Une véritable addiction aux fruits secs, aux fruits à fort indice glycémique, aux amidons et aux sucres complexes comme les céréales, en bref, aux accumulations de matières de toute sorte, nourrissant l'état de dysbiose, prédisposant à la candidose (qui n'est qu'une forme de dysbiose), peut alors s'installer.


Réhydrater ses fruits secs pour faciliter la digestion


L'eau est également nécessaire afin d'assimiler, de véhiculer, de fixer, de permettre à notre organisme d'utiliser de façon adéquate les minéraux et substances nutritives apportées. Or, lorsque nous consommons des fruits secs, nous pouvons voir le PH de notre urine s'élever de façon considérable, signe que les minéraux qui ont passés la parois intestinal ont été évacués au lieu d'être utilisés par notre organisme.

Boire de l'eau après avoir mangé des fruits secs serait paradoxalement la pire chose à faire, diluant les sucs digestifs, la digestion n'en serait que ralentie et amoindrie. Mais étant déshydratés, les fruits secs auront tendance à se réhydrater lors de leur parcours dans l'intestin ce qui risquerait de donner soif voire même de causer des ballonnements...


Nous devons également garder à l'esprit que les graisses sont rapidement dénaturés par la chaleur. Lorsque les oléagineux sont grillés, leurs matières grasses n'ont plus un grand intérêt en terme d'apport en micro-nutriments et en acides gras polyinsaturés.


Pourquoi j'ai des pulsions de fruits secs ?


Ayant les intestins particulièrement congestionnés de par les produits industriels, les colles, et les aliments modernes dénaturés, transformés, cuits à haute température, sélectionnés, morts, notre civilisation est portée à consommer des aliments de plus en plus concentrés afin que le corps puisse en tirer une petite portion nutritive, ce qui, parallèlement, congestionne davantage les intestin; bouclant alors la boucle de la dégénérescence. Si les omnivores (vore="qui mange" omni="de tout", il ne faut donc pas entendre par là qu'ils incluent uniquement la viande dans leur alimentation) en tireraient des bénéfices. En effet, faute à un intestin encrassé de matières amoindrissant l'assimilation, il leur faut des aliments concentrés pour réussir à assimiler une infime partie de la richesse nutritive des aliments et produits (sous entendant une matière non adaptée à la physiologie humaine) qu'ils ingèrent. C'est alors que pour trouver des minéraux, des neurotransmetteurs, des vitamines, mais aussi des oligo-éléments en quantité, qu'ils sont instinctivement portés à consommer des aliments concentrés afin de tirer ce dont ils ont besoin pour survivre. La viande est un aliment concentré, mais les oléagineux le sont également, de même pour les fruits secs, et si tous ces aliments sont sur-consommés afin de permettre au corps de se nourrir, c'est tout un cercle vicieux qui s'enclenche.

C'est aussi la raison qui nous pousse généralement à consommer ce genre de produit lorsque nous débutons une transition alimentaire : nous en avons besoin car nos intestins sont congestionnés, mais parallèlement ils congestionnent notre intestin et nos émonctoires en plus d'acidifier notre organisme par les processus digestifs et de fermentation qu'ils génèrent.


Une autre raison, et non des moindre, est que bien des gens ne mangent pas assez et se retrouvent en dessous de leur métabolisme basal. Si cette situation est volontairement provoquée dans un but de cure, tel que le jeûne par exemple, elle ne doit pourtant pas durer longtemps.
En effet, en sous-alimentant le corps pendant une longue période, son métabolisme risque de ralentir, mettant également en péril les processus de détoxination et d'élimination.
Il est donc nécessaire de relancer le métabolisme par une alimentation hypotoxique de stabilisation adaptée à votre terrain spécifique et qui aura pour but, outre le fait de générer le moins de déchets métaboliques possible, d'assurer un apport suffisant en macro et en micro-nutriments.
On pourra alors se relancer dans une cure une fois le métabolisme reparti. Il est donc conseillé d'au minimum tenir une alimentation hypotoxique de stabilisation aussi longtemps qu'on sera descendu en dessous de notre métabolisme de maintien, voire plus longtemps encore lorsque nous descendons en dessous de notre métabolisme basal.

Cette privation peut être vécue par le corps des personnes épuisées nerveusement comme un stress qui viendrait entraver les processus d'homéostasie.



Afin de tirer un profit maximum de ses apports nutritif, nettoyer son intestin et, avant tout, arrêter de l'encrasser par des aliments inadéquats est la priorité. Puis, le respect des associations alimentaires, le tout en favorisant une alimentation vivante au maximum, permettra de potentialiser au maximum notre nutrition. En effet, les fruits secs sont bien plus long à digérer que les fruits frais, d'avantage d'énergie est utilisée à cette fin, aussi il faudra laisser un temps de pause digestive plus important et plus contraignant si nous souhaitons changer de catégorie (aliment gras ou protéinés) afin de ne pas potentialiser les fermentations, les stagnations de matières, ainsi que toutes les conséquences qui en découlent, si ceci devient récurrent.


Les fruits secs sont donc un plaisir gustatif occasionnel plus qu'un apport nutritif, ils doivent être considérés comme des bonbons dont il vaut mieux ne pas en consommer en excès sous peine de rentrer dans un cercle vicieux, vous l'avez peut-être déja expérimenté.
La déshydratation reste tout de même un fabuleux procédé de conservation afin de jouir des aliments qui finiraient à la poubelle ou d'en profiter lors de l'hiver.


Comment réhydrater ses fruits secs et combien de temps ?


La solution optimale serait de réhydrater ses fruits sec au minimum 4h avant de les consommer, mais là encore, rien de comparable face à l'extrême potentiel nutritif des fruits frais, un raisin ne se regonfle pas comme lorsqu'il était frais, de même, la qualité de l'eau servant à réhydrater le fruit ne sera pas la même de celle du fruit de base, et il suffit de boire l'eau de trempage des fruits secs pour se rendre compte que beaucoup de composés nutritifs y migrent. A ce titre, nous vous conseillons fortement de goûter l'eau de trempage de vos dattes deglet, c'est un bonheur pour nos délicates papilles, bien que peut être trop sucré pour en abuser si vous êtes au cru depuis quelques temps !
En ce qui concerne les noix oléagineuses, 12h serait un minimum afin de pouvoir en ôter facilement leur peau riche en tanins.


En combien de temps se digèrent les noix ?


Il vous faut compter entre 2h et 3h, leur digestion est vraiment très longue.


Considérons donc les fruits secs pour ce qu'ils sont, les "bonbons" les plus adaptés et les moins délétères qui soient, un réel plaisir mais dont il vaut mieux ne pas sur-consommer trop fréquemment !


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