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Vincent CAZAUBON - Naturopathe

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Témoignage Anonyme
Catégorie : Transition en famille
PASSAGE AU CRU EN FAMILLE

Ce texte a été écrit en octobre 1995, quatre ans après notre changement d’alimentation, (mes 3 enfants, 6, 8 et 10 ans et moi-même, 40 ans), puis corrigé et complété par la suite.


Bien des mamans renoncent à essayer de modifier leurs habitudes alimentaires, pour elles-mêmes ou pour leurs enfants, car elles ont peur que cela ne soit pas bien accepté par leur mari ou par les enfants eux-mêmes.
C’est encore plus regrettable quand les enfants sont très jeunes, car ces mamans ne se doutent pas des chances qu’elles font ainsi perdre à leurs enfants, et continuent d’inscrire en eux de mauvaises habitudes alimentaires dont il leur sera très difficile de se défaire.

Or, avec une bonne motivation et beaucoup de sincérité et de patience, il est possible, sans les forcer, d’amener ses enfants élevés dans le cuit, à choisir d’eux-mêmes le cru.

C’est possible, parce que je l’ai fait, avec mes trois enfants âgés de 6, 8 et 10 ans, en décembre 1991, avec une difficulté supplémentaire : un mari (et père des enfants) d’abord opposé à ce type d’alimentation, puis juste tolérant, mais non pratiquant (je cuisine encore pour lui).

C’est possible, parce que les enfants sont naturellement attirés par la vérité, et qu’ils admettent plus volontiers que les adultes l’évidence des faits. Ils ne cherchent pas toutes sortes de théories pour trouver les justifications qui les arrangent.

C’est une voisine et amie, Simone, qui m’avait passé un papier annonçant une conférence de Nicole Burger à Grenoble. Je savais que Simone mangeait cru, car elle nous avait invités à déjeuner chez elle et que ce repas cru avait plu aux enfants. Ils m’avaient même demandé si on pouvait de temps en temps manger comme ça chez nous, mais je trouvais cela un peu trop marginal. Toutefois la conférence avait lieu un samedi pluvieux de novembre, elle était gratuite, et on ne perd rien à s’informer.

J’écoutai donc la conférence, et là ce fut l’éblouissement : la rigueur scientifique était incontournable, cette femme avait objectivement raison contre dix mille ans de civilisation.

Impossible, en revenant chez moi, de cuisiner un gratin de pâtes au gruyère comme je l’avais prévu : j’aurais eu l’impression de droguer mes enfants.

Quelques jours après, j’achetais à Simone le livre « Manger Vrai ».

En le lisant, je résumais ou je citais certains passages marquants à mes enfants, et je leur montrais les dessins humoristiques auxquels ils furent très sensibles.

Ainsi ils découvrirent avec moi l’essentiel des principes de la méthode. Et comme ils sont plus perméables à la vérité que les adultes, ayant moins de préjugés, (bien moins, je le vis par la suite que certains adultes qui après avoir lu le livre, manifestaient par leurs remarques ou leur comportement qu’ils n’avaient rien compris) ils furent de plus en plus intéressés.
Cependant, ils n’étaient pas prêts encore à renoncer à leurs plats préférés !

Dès que je fus consciente des méfaits du lait et du blé, je décidai de les supprimer totalement et autoritairement de l’alimentation de mes enfants, tandis que moi-même je passais au cru intégral.

Pour ma fille aînée, ce fut très facile, et ce fut même un soulagement, car elle n’aimait pas les produits laitiers que je la forçais à consommer « pour le calcium ». Elle n’était pas très portée non plus sur les pâtes et le pain. Elle vit très vite la disparition de la sinusite chronique qui lui causait tant de migraines.

Pour mon fils de 8 ans, ce fut au contraire une semaine de hurlements au petit déjeuner : « Je veux mon lait ! j’ai faim ! je veux mes tartines ! »

Quant à ma fille cadette, elle suivit le mouvement sans drames ni enthousiasme. Elle avait assez bon appétit, sans excès, et s’adapta assez facilement.

La transition fut néanmoins possible car mon mari, parti tôt au travail, n’était présent qu’au repas du soir. Il s’emportait contre moi en entendant son fils hurler comme ça
Au bout d’une semaine, l’attrait du plateau de fruits, l’intérêt d’une liberté de choix nouvelle pour lui, et le goût des noisettes joint à des explications sur les causes de ses otites et angines à répétition, eurent raison de ses colères.

Dans une première phase, seul le petit déjeuner était aux fruits. Les autres repas étaient simplement sans blé ni lait, avec de copieuses entrées crues, et des fruits frais au dessert.
Au goûter, je proposai des noisettes, amandes, graines de tournesol et autres oléagineux.

Puis, quand l’habitude du petit déjeuner aux fruits fut acquise, je changeai le repas de midi, sans trop de difficultés, car la partie cuite était déjà très réduite. Néanmoins le repas du soir comprenait toujours un légume cuit et une viande cuite. Mon mari exigeait que les enfants en prennent.

Je cuisinais donc de préférence des plats au goût de mon mari, mais qui déplaisaient aux enfants (foie d’agneau, navet, cardons, pot au feu …)

L’aînée se mit vite à rêver de manger tout cru et sans assaisonnement, mais son père ne le voulait pas.
Alors, je lui dis de patienter, que peut-être après le week-end de formation par Nicole Burger qui aurait lieu à Grenoble en mai prochain, son père la laisserait libre. Elle avait 10 ans, et décida de suivre ce stage avec moi.

Je craignais que le cours soit trop ennuyeux pour elle, mais il n’en fut rien : elle le suivit d’un bout à l’autre, n’en perdit pas une miette, et assimila avec une étonnante facilité, tout le discours de Nicole.

Mes espoirs se confirmèrent : après ce week-end de formation, son père la laissa manger à sa guise.
Il y eut encore quelques conversation très dures avec mon mari, lorsque les deux petits hurlaient famine devant un énorme plateau de fruits dans le seul but d’avoir des frites, alors que je prétendais que des pommes de terre cuites à l’eau auraient été moins mauvaises pour eux.

Un jour, je craquai : je fis pour midi une grande quantité de pâtes (ils n’avaient mangé ni blé, ni lait, ni sucre depuis plusieurs mois). Sauf ma fille aînée, ils se ruèrent dessus, et le lendemain j’en préparai encore, avec des pâtes semi-complètes pour que l’effet soit plus percutant. Et il le fut, mais avec deux jours de retard, et cela tomba le week-end : pleurs et caprices injustifiés en permanence pendant 2 jours, et insomnies chez mon fils ; agressivité et insultes continuelles chez ma fille cadette. Mon mari ne supportait plus ses enfants, mais triomphait :
« tu vois, ton alimentation crue, ça ne marche pas ! »
« Oui , ça ne marche pas quand on ne la fait pas ! »

Après ce jour, je me jurai que je ne remettrais plus jamais volontairement mon fils dans un état dépressif pareil. Et lui, tira aussi leçon de l’expérience.

Quelques mois après, mon fils, n’arrivant pas à se sortir d’une infection sous l’ongle d’un doigt qui le faisait souffrir depuis deux semaines malgré les soins que lui prodiguait notre médecin de famille, décida, sur mon conseil, de manger tout cru. Bien qu’il continuât à manger ses légumes assaisonnés d’huile, l’infection disparu en deux jours. La démonstration fut assez concluante pour le motiver à continuer à manger tout cru.

Puis, le jour de mon anniversaire, il me fit un cadeau : il mangea tout sans mélange ni assaisonnement. Je crus que le cadeau n’était que pour le seul jour de mon anniversaire, et lui aussi le croyait ainsi, mais il dure toujours !

Ce qui motiva beaucoup mes enfants pour ce changement d’alimentation, fut de constater, au bout d’un mois, une grande amélioration de leur comportement : les résultats scolaires des trois enfants firent simultanément un bond en avant si évident qu’il étonna leurs professeurs.

L’aînée, qui était en CM2, une bonne élève studieuse mais moyenne (environ 10° ou 8° sur 25) passa en tête de classe en quatre semaines, et se maintint jusqu’à la fin de l’année dans les trois premières places, pour finir première au classement général ! La mesure était facilitée par la manie quasi obsessionnelle du classement chez son maître !
Sa timidité disparu et son maître écrivit dans son carnet de liaison « Joëlle sourit enfin ! »

Mon fils était en CE1 dans le groupe des mauvais élèves, timide, absent, et bloqué au point de ne pas répondre aux questions de sa maîtresse.
Il acquit, lui aussi en un mois, un niveau moyen honorable, et une écriture moins agitée enfin lisible. Non seulement il se mit à répondre aux questions, mais il osait même en poser ! Ces détails m’ont été rapportés par sa maîtresse qui me dit son étonnement de voir la rapidité de ses progrès. Cette dernière m’en parla spontanément, alors que je ne lui avais parlé de rien.
Elle me demanda quel traitement avait impulsé de tels progrès, mais fut très sceptique lorsque je lui répondis que c’était suite à un changement d’alimentation excluant le blé et le lait, et à base de beaucoup de crudités. Elle me fit part de sa crainte que cela induise des carences.
A la maison, mon fils était agité et agressif : caprices, colères, disputes avec ses sœurs. Il lui était impossible de mener à bien un jeu quelconque, dessin, jeu de société ou autre. Ses seuls rapports avec ses sœurs étaient conflictuels. Le soir il s’endormait difficilement et tardivement, après un énorme caprice quotidien, dit « caprice du soir ».
Au bout d’un mois après le changement d’alimentation, il put enfin participer jusqu’au bout à des jeux de société, finir ses dessins, s’endormir rapidement. Il ne se disputait plus avec ses sœurs que la moitié de son temps, et il put donc enfin jouer avec elles, ce qui était un immense progrès, et une découverte merveilleuse pour lui. Le caprice du soir se raréfia puis finit par disparaître.
Il était à cette époque, dans sa période « dinosaures » et collectionnait les images et figurines de ces animaux. Le premier dessin qu’il réussit à finir sans crise de nerfs fut justement un dinosaure, sur une feuille de papier format A4 « paysage ». Il fut si émerveillé d’avoir achevé ce dessin, qu’il pris une seconde feuille de papier qu’il plaça à la suite de la première pour faire une suite. Et fort de ce nouveau succès, il aligna, sans s’arrêter, feuilles sur feuilles, puis il les fixa entre elles pour former une fresque de dinosaures : j’ai gardé cette fresque : elle compte 12 feuilles !

Quant à ma fille cadette, en CP à cette époque, elle ânonnait péniblement, associant tout au plus deux lettres en fin du premier trimestre, malgré tous mes efforts pour la faire travailler, et l’aide apportée par une vieille religieuse enseignante à la retraite, qui donnait bénévolement des cours de rattrapage aux cinq plus mauvais élèves de la classe, dont ma fille.
Un mois après le changement d’alimentation, elle lisait couramment et pour son plaisir !
La vieille religieuse me fit part de son étonnement de ces progrès si rapides : je la remerciai alors pour ses cours de soutien si efficaces ! Mais elle me répondit que les quatre autres élèves, eux, ânonnaient toujours aussi péniblement ! Par la suite ma fille fut, sans efforts, une très bonne élève.
A la maison, son comportement changea aussi : j’eus droit à autant de bisous et de « je t’aime » que j’avais eu d’insultes grossières auparavant.
Pendant un an et demi, elle mangea des légumes cuits le soir, mais elle s’abstint assez vite, comme son frère et sa sœur, d’échanger ses noisettes et ses graines de tournesol contre des sucreries ou des biscuits à l’école, quand elle vit dans quel état de nervosité ça la mettait.

Ce qui la décida à se mettre pleinement à l’alimentation instinctive, ce fut le camp auquel elle participa en juillet 1993 avec Christian Burger. L’excellente ambiance du camp, l’exemple des autres, et surtout celui de Christian, son charisme et sa belle constitution physique eurent un effet magique sur elle. La musculature de Christian fut un modèle pour mon fils, et renforça aussi sa motivation.

Certes, le comportement de mes enfants ne devint pas idéal pour autant, mais leurs progrès furent tellement nets !
A mes yeux, cette amélioration de leur comportement est bien plus précieuse que les améliorations de leur santé physique sur lesquelles je ne me suis pas étendue : fin des désordres ORL chroniques : angines, otites, sinusites, disparition des pellicules et des croûtes grasses dites « de lait » sur le cuir chevelu, brillance des cheveux, disparition des odeurs nauséabondes des pieds etc …

Je dois avouer que tout ne fut pas facile durant ces trois premières années : si de grandes améliorations physiques et mentales furent évidentes, il y eut aussi quelques signes inquiétants, mais avec le recul, les explications des mamans crudivores (dont Nicole bien sûr) et surtout l’aide constante de Simone, je compris mieux ces phénomènes :

Les premiers mois, je constatai sur nous tous, des diarrhées fréquentes, des maux de ventre brefs mais intenses, et un important amaigrissement (5 ou 6 kg chez les 2 aînés, une stagnation de poids chez la cadette de 6 ans). Mais par ailleurs, mes enfants allaient bien, ne tombaient plus malades, ne manquaient pas d’entrain ni dans leurs jeux, ni dans le sport, et travaillaient mieux à l’école.
La reprise de poids et de muscles fut très lente, sur plusieurs années.
Lors du week-end d’introduction, Nicole m’avait avertie :
« Vous constaterez un ralentissement dans la croissance de vos enfants, la croissance d’un enfant instincto est plus lente mais plus longue, elle peut durer jusqu’à 20 ans et même un peu plus ! »
Mais je ne m’attendais pas à un ralentissement aussi net : pour ma fille aînée, ce fut un quasi-arrêt de croissance pendant deux ans !
Le ralentissement chez les deux plus jeunes fut net aussi, mais moins intense.
La cadette ne subit d’amaigrissement qu’après son passage au cru intégral, mais il fut peu important et la reprise fut rapide.
Pour l’aînée, l’écart de taille avec ses copines du collège fut d’autant plus important que celles-ci firent entre 11 ans et 14 ans une importante poussée de croissance, et atteignirent toutes la taille adulte et la puberté dans cet intervalle, alors que ma fille resta pleinement dans l’enfance.
Même au niveau dentaire l’évolution semble avoir marqué une pause : les dernières dents de lait mirent très longtemps à tomber, et à 13 ans et demi, le dentiste lui donna un âge dentaire de 11 ans. D’autre part, une radio de la main et du coude faites à 13 ans et demi lui donna un âge osseux de 11 ans, ce qui, pour le médecin, était en parfaite cohérence avec son âge dentaire, sa taille (1m41) et son développement pubertaire.
Sur le plan psychique aussi, l’écart avec ses copines se creusa pendant la période collège. Leurs préoccupations de jeunes filles ne furent pas partagées par ma fille qui préférait encore jouer avec sa sœur et son frère et les copains de ceux-ci. Ma fille qui ne souhaitait pas sortir si tôt de l’enfance, regretta que ses copines grandissent si vite, ne veillent plus jouer, et elle trouvait stupides leurs conversations autour des garçons. Ce qui est probablement vrai, car brûler les étapes par un mûrissement forcé artificiellement me semble préjudiciable à une croissance saine même sur le plan psychique.
Mes deux autres enfants suivirent une évolution similaire, avec un grand écart au collège.
Ils paraissaient 2 ou 3 ans plus jeunes que leurs camarades. Ils ne connurent pas la poussée de croissance caractéristique de l’adolescence, qui fatigue et déstabilise les autres ados, les obligeant à s’adapter à un changement trop rapide de leur corps.
Cependant la capacité de réflexion et le développement intellectuel ne furent ni amoindris, ni retardés comme le prouvent leurs bonnes notes (excellentes pour certaines) en toutes matières et en particulier en français.
Cet écart ne fut pas facile à gérer pour eux, à un âge où les ados souhaitent ardemment ressembler à leurs copains. Heureusement, nous élevions des poules et des poussins dans notre jardin, et nous voyions bien que leur croissance était très lente : il fallait 9 mois à nos poules instinctos pour atteindre l’âge adulte, et presque un an aux coqs pour atteindre leur taille maximale ! Je leur montrais les poulets industriels dans les rayons du supermarché : ils étaient vendus énormes à 3 mois, alors qu’à cet âge, nos poussins étaient encore bien trop petits pour être mangés, n’avaient pas leur plumage d’adulte, et faisaient cui-cui comme des poussins et pas cot-cot-cot ou cocorico comme des adultes. Mais une fois adultes, ils étaient magnifiques, leur chair ferme et leurs os si solides ! Cette comparaison les aida à comprendre le phénomène de croissance lente et à attendre avec confiance leur tour de grandir.


En observant mes enfants, je me suis dis que peut-être, l’alimentation crue et non transformée, naturelle, en assurant une évolution globale (physique et mentale), plus lente et plus harmonieuse, permet aux jeunes de conserver ces vertus d’enfance (dont la capacité de jouer) tout en acquérant en temps opportun, sans précipitation, les capacités et les responsabilités d’adultes.

Il serait intéressant de rassembler le plus possible de courbes de croissance sur des enfants crus, qu’ils aient commencé dès la naissance ou plusieurs années après, pour tenter d’établir de nouvelles normes, plus conformes à la vraie nature de l’homme.