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Vincent CAZAUBON - Naturopathe

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La transition alimentaire - Un cheminement initiatique

La transition alimentaire - Un cheminement initiatique

Lorsque nous prenons conscience que notre consommation et nos actes ont un impact considérable sur notre santé physique, mentale, émotionnelle, et même spirituelle par la suite; que ces actes ont autant d'impact sur nous que sur notre environnement. Nous sortons alors du système conventionnel et partons en quête. Dans cette quête, l'objectif est la pleine santé, une santé que notre civilisation ne connaît pas encore et qui se manifestera sûrement après plusieurs générations consciente, lorsque les sols seront de nouveau fertiles et riches, que les fruits et les légumes auront retrouvés leur plein potentiel nutritif, que nous ayons pleinement restauré l'expression de notre épigénétique, et retrouvé une capacité d'adaptation et une vitalité optimale.

Seulement, l'essentiel n'est pas tant l'objectif que le chemin parcouru pour y parvenir, autant à l'échelle Humaine qu'à l'échelle de la planète, autant à l'échelle de notre génération qu'à celle des générations futures. Lors de ce cheminement, nous allons devoir étendre notre conscience, considérer l'étendue des conséquences de nos actes, afin de nous responsabiliser pleinement. Pour cela, nous devons nous débarrasser des obstructions qui entravent la bonne évolution de notre conscience, autrefois centrée sur nous et, en second plan, notre entourage proche.
Lorsque nous faisons cela, que nous commençons à cheminer, et le premier obstacle qui se manifeste à nous...c'est nous !

L'un des premier risque de cette quête est d'être rattrapé par des courants pseudo-alternatifs qui ne sont en réalité que des sous-systèmes de notre société. "Vous arrêtez la viande ? Alors il vous faut des protéines, consommez des céréales et des légumineuses ! Mangez du soja, c'est excellent !", en voilà un exemple type. Autant dans l'alimentation que dans les pratiques spirituelles, du développement de l'esprit, nous risquons fort, dans un premier temps, de nous faire récupérer par des pseudo-alternatives, qui ne sont en réalité que des extensions parallèles, et qui n'ont d'autres buts que de nous conserver dans le système consumériste. Un peu comme une révolution qui se ferait récupérer par un parti politique, sauf que celle-ci est silencieuse. Nous avons l'impression d'avoir gagné, d'avoir acquis plus de libertés, mais, insidieusement, nous avons servi des intérêt qui surpassaient les nôtres. Comme le dit si bien Keny Arkana dans "Ils ont peur de la liberté" (une des nombreuses instru clin d'oeil à Baraka et Samsara) : "Il faut connaître le passé pour comprendre le présent et deviner l'avenir, savoir lire entre les ligne t’amène à être maître de ta vie si tu sais penser par toi même".

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Afin de ne pas répéter ce schémas destructeur maintenu par notre ignorance, la peur, et la propagande qui nous a été inculquée par les institutions éducatives modernes et les divers médias, nous devons nous autonomiser, expérimenter différents schémas afin d'en retenir celui qui nous convient le mieux, de le conserver et de le développer. Une nouvelle humanité émerge de cette civilisation perdue qui est la notre, et son rôle est d'expérimenter, de construire et non de combattre, de partager et de développer cette nouvelle culture de la vie. Nous sommes, d'une certaine façon, les pionniers d'un nouveau monde et, si l'humanité veut un futur, elle devra passer par une phase d'harmonisation avec la nature.


Apprendre à dire non est peut-être la première grande leçon de cette quête, si nous en tirons leçon, cette partie du chemin nous permet de nous assumer pleinement et à devenir intègre.
En effet, avant de chercher l'élément extérieur miracle qui nous sauverait, il faut tout d'abord en supprimer la cause, et si nous avons perpétué cette cause tout au long de notre vie, il est souvent difficile pour nous de s'en défaire, faute aux habitudes qui ont la vie dure, aux normes sociales, à la culture de notre pays, à notre bulle de confort, etc... Ainsi, apprendre à se dire non à soi même est la base, nous apprenons alors à savoir ce que nous voulons pour nous même, et à savoir ce que nous ne voulons pas, et cela est très important car, de là, nous allons apprendre à nous assumer et, petit à petit, apprendre à dire non aux autres. La peur du changement au niveau social est très puissante, changez un tant soi peu vos habitudes, quelles qu'elles soient, et vous pourrez le remarquer, votre entourage manifestera sa peur, et ce n'est pas pour rien. Comme le dit Paulo Coelho dans son ouvrage "L'alchimiste", "Lorsqu'une chose évolue, tout ce qui est autour évolue de même", ainsi, nous sommes tous acteurs de la tournure que prendront les événements de demain, et, par notre cheminement, nous bousculons l'ordre établi, provoquons des questionnements chez les personnes qui nous entourent. Nous avons l'impressions que les autres commencent à juger nos choix, et nous les jugeons en retour. Nous attendons des autres qu'ils en fassent autant, car nous expérimentons quelque chose que nous avons envie de partager, parfois même jusqu'à vouloir l'imposer, à ne plus tolérer ce que nous tolérerions quelques semaines ou mois auparavant, sans même en être conscient.

Pour sauter le pas, nous avons dû déconstruire certaines peurs, certaines croyances, qui nous maintenaient jusque là dans le rejet et l'incompréhension de ce que nous prônons aujourd'hui, il nous faut simplement comprendre qu'il en est de même pour chaque être humain. On ne peut construire sans démolition, à ce titre, afin d'élargir la conscience de notre entourage, il est tout d'abord nécessaire d'élargir la notre et de comprendre que certaines personnes passeront toutes leur vie à se démolir et ne passeront peut être jamais à cette phase de reconstruction. La tolérance est très certainement la seconde grande leçon que ce cheminement nous poussera à intégrer.


Quand nous entamons une transition alimentaire, notre organisme et notre esprit se mettent en branle. Imaginez les effets des additifs alimentaire, du gluten, des produits laitiers, des colles,sur nos états d'âmes, la colère, le stress, que nous manifestons.
Vous retrouvez tant d'énergie qu'il est alors beaucoup plus simple de cheminer à la recherche de paix, de joie et d'enthousiasme, de s'adonner à de nouvelles activités qui ne nous intéressaient pas auparavant, à nous redécouvrir pleinement. Nous ne changeons pas, mais ôtons simplement une sur-couche qui nous empêchait de manifester notre nature profonde, qui entravait sa libre expression, nous découvrons un recul nouveau qui nous permet de nous voir tel que nous nous n'étions jamais vu, de nous redécouvrir.


Nous réalisons à quel point notre chemin peut alors diverger de celui de notre entourage, autant au niveau alimentaire, que du comportement ou du psychisme. Le jugement force son chemin à travers nous, et il est important de ne pas s'y laisser emporter. Ce genre de formes de pensées ne sont clairement pas constructives et encore moins positives, autant pour nous que pour eux, cela nous pousse à nous renfermer et a rejeter ceux qui nous paraissent différents. Manger cru n'élargit pas notre conscience, mais c'est un chemin qui y contribue pour peu que nous ne restions pas fermés, enfermés, dans notre expérience et notre vécu sans tenir compte de celui des autres : à nous d'apprendre à discerner sans juger. Et c'est ainsi, plein de bonne volonté, que nous pouvons fermer des personnes en tentant de les convaincre alors que notre souhait était simplement de les ouvrir, guidé par l'enthousiasme que nous procure ce cheminement nouveau que nous vivons.

Petit à petit, il nous apparaît que les autres ne nous jugent pas mais projettent simplement leur peurs et leurs incompréhensions sur nous. Chacun vit dans sa vérité, et ce n'est pas révolté de leurs paroles qu'il faut leur répondre, se taire et ne rien dire s'il le faut, expliquer concrètement, sont des options bien plus abordables si nous avons suffisamment cheminé à avoir une parole impeccable, à être juste dans nos propos, et de disposer d'une compréhension et de pouvoir la transmettre de façon la plus pédagogique qui soit.


«Les temps sont graves, ne banalise pas les mots, ils ont une force insoupçonnée, et une portée créatrice.
Tout vient du verbe, et lui seul pourra défaire les noeud s'il est manié avec amour car la parole est sacrée.»

Source : Keny Arkana - Au milieu du chaos

En améliorant notre alimentation, il est clair que nous nettoyons notre corps physique. Et c'est alors l'esprit qui s'épure à son tour, le mental se clarifie et l'émotionnel s’apaise : en suivant la cadence. Alors nous commençons à nous éveiller, à nous intéresser à des choses qui pouvaient nous paraître auparavant futiles, comme la beauté de la nature, des plantes, des animaux, nous ouvrons notre cœur à la philosophie de la vie.

En commençant une démarche de responsabilisation vis à vis de notre santé, nous allons, très probablement, ressentir des améliorations à tous les niveau de notre être qui vont nous pousser à continuer sur cette voie, signe que nous suivons une voie juste, à découvrir toujours plus d'outils, de pratiques, à effectuer des recherches, à nous intéresser à de nouvelles choses. Nos comportements, notre attitude, tout cela va s'épurer, fini les crises de nerfs, les prises de têtes, pour des raisons anodines, faire marche arrière devient alors inconsidérable.

Notre conscience s'élargissant, nous prenons conscience que nous participons également à la restauration de notre environnement. Le bio n'est pas un gage de restauration de l'environnement, il ne le pollue pas autant que l'agriculture conventionnelle c'est certain, mais les monocultures, même bios, ne sont pas une flore propice à la restauration des sols qui, eux, ont besoin d'une biodiversité, d'être couverts, paillés, d'être ombragés, pour se restaurer. Aussi, manifestons aux producteurs notre volonté de nous nourrir de fruits cueillis à maturité, de fruits cultivés dans un écosystème sain, afin de voir s'étendre parmi les cultivateurs la volonté de produire des fruits et des légumes de qualité. Les solutions existent, elles ne sont tout simplement pas aussi rentables que les monocultures, dans un premier temps, car les machines ne peuvent plus être utilisés dans une forêt comestible ayant été construite sur les principes de la permaculture. Ceci dit, la production pouvant être multipliée par trois cent au mètre carré, comparativement à la monoculture, et avec un minimum d'entretien, rempli d'espèces diverses et variées, chacun y trouverait son compte, chacun pourrait alors se rendre dans des lieux comme ceux-ci, faire sa cueillette librement. Mais c'est un autre paradigme qui, je l'espère, verra le jour si nous nous organisons. En attendant, tâtons tous les fruits des maraîchers sur les marchés pour trouver les plus mûrs, et s'ils nous en font la remarque, alors expliquons leur que des fruits non mûrs, ou qui n'ont tout simplement pas de goût, ne nous intéressent pas, et que s'ils ne veulent pas que nous les tâtions, à eux de faire leur travail correctement, que nous n'ayons pas à sélectionner.

C'est ainsi qu'un acte apparemment aussi anodin que de se responsabiliser vis à vis de notre santé peut nous changer la vie, et à plus large échelle le monde si nous nous responsabilisons individuellement et de façon collective; nous porter vers de nouvelles activités, professions, qui participent à la diffusion de ce que nous vivons, sans chercher à convaincre, mais en partageant et en incarnant notre expérience avec celles et ceux qui commencent à emprunter le chemin que nous avons nous-même emprunté et qui feront de même par la suite. Nous sommes tous des papillons qui battons de l'aile à chaque fois que nous respirons, qui nous élevons au fur et à mesure, et qui participons à la construction de notre futur, faisons en sorte que celui-ci soit beau, autant pour nous que pour celui de nos enfants. A l'heure d'aujourd'hui, il ne s'agit plus d'un choix mais d'un devoir citoyen.



Paru dans le Chou Brave n°14 Novembre-Décembre-Janvier 2015
Il sera certainement complété et amélioré par la suite !
Au plaisir !

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